
Les Egyptiennes avaient les cheveux crépus. Chez les individus métissés, ils étaient décrêpés à des degrés différents.
Le crâne rasé de la femme égyptienne depuis l'époque amratienne, le port de la perruque qui remonte à la même époque protohistorique, la série des coiffures de la femme égyptienne de l'époque pharaonique qui trouvent toutes leur répondant en Afrique noire, cadrent mal avec l'existence d'une longue chevelure naturelle tombant jusqu'aux épaules. S'il en était ainsi, comme certains anthropologues désireraient le démontrer par des reproductions bien sélectionnées, un fait demeurerait mystérieux: la femme égyptienne serait alors la seule au monde à masquer ses longs cheveux naturels par toute une gamme de chevelures artificielles pesantes, peu pratiques, faites de toutes sortes de matières végétales, de cordelettes, d'écorce, de chanvre tressé, de lapiz-lazuli...
Au contraire, en Afrique, nous savons que ces types dez coiffures qui sont communs à l'Egypte et au reste de l'Afrique Noire, et en particulier au Sénégal, ne se justifient que par le caractère crépu des cheveux. Le traitement des cheveux crépus a toujours été un souci constant de la femme noire.
La permanence de ces faits en Egypte ancienne exclut un engouement passager comme le port de la perruque en Europe au XVII° siècle. Elle découle d'une nécessité physique: si on en juge par la généralité de ces coiffures, on doit admettre que la plupart des Egyptiennes avaient des cheveux crépus conformément au témoignage des historiens anciens [...].
Cheikh Anta Diop, Antériorité des civilisations nègres- Mythe ou vérité historique?
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